Chez Blanc Tailleur, trois cadres endossent le costume du patron

Spécialisée dans le design industriel, la société Blanc Tailleur basée à Labège, a été rachetée par trois de ses salariés en novembre 2018. Ils veulent structurer l’entreprise pour s’ouvrir à de nouveaux marchés, mais sans dénaturer leurs valeurs.

L’entreprise toulousaine de design industriel, Blanc Tailleur va fêter cette année ses vingt-cinq ans. Et pour célébrer cet anniversaire un peu spécial, elle a décidé de s’offrir une cure de jouvence. Fondée par Philippe Blanc Tailleur, la société spécialisée dans la domotique, les transports, le médical et l’industrie, a changé de mains en novembre dernier. Et c’est une solution interne qui a été privilégiée : un trio “complémentaire” a repris, à parts égales, les rênes de l’entreprise. Edouard Bert, l’ingénieur, Ludwig Katchynsky, le designer et Pierre Mazet, le chercheur. “Philippe Blanc Tailleur a fait de sa passion son travail, et nous avons eu la chance tous les trois de le rejoindre dans cette aventure humaine”, explique Pierre Mazet. En 2013, quand le fondateur commence à penser à sa succession, le choix des trois hommes s’impose rapidement comme une évidence.

Tous les trois travaillent dans la société depuis plus de quinze ans, et ils en connaissent les moindres rouages. Mais s’ils ont décidé de faire grandir l’entreprise, il n’a jamais été question de la dénaturer de ses valeurs : “Nous voulons conserver l’aspect familial et collaboratif de l’entreprise initié par Philippe », met en avant Ludwig Katchynsky. « Ici tout le monde se connaît par son prénom, et nos relations dépassent le simple cadre du travail. Mais nous ne voulons pas non plus stagner et nous allons donc nous structurer”. Dans cette optique, le trio a embauché trois nouveaux salariés au cours des six derniers mois. “ Nous embauchons des jeunes, qui partagent la même vision que nous sur le long terme », avance Edouard Bert.

Enterrement de vie de patron

Si la PME toulousaine a récemment changé de mains, elle ne change donc pas de cap. “La qualité, c’est l’ADN de Blanc Tailleur”, analyse Pierre Mazet. La majorité des entreprises qui font appel à Blanc Tailleur viennent actuellement du grand Sud : Airbus, Zodiac… Le trio espère bien développer son “pool” de clients au national mais aussi dans le reste du monde. En 2018, Blanc Tailleur a d’ailleurs travaillé comme sous-traitant dans un projet pour Louis Vuitton.

La transition entre Philippe Blanc Tailleur et les trois acolytes s’est fait en douceur par un « enterrement de vie de patron” surprise en septembre 2018. Malgré sa mise en retrait, Philippe Blanc Tailleur continue d’apporter de précieux conseils à ses trois remplaçants : “Philippe est un mentor, il passe de temps en temps pour coacher les équipes et on l’a chargé de mettre en place des plans de team-building », ajoute Edouard Bert. Entre un projet d’entreprise, porté par ses trois nouveaux dirigeants et des équipes dynamiques et les précieux conseils promulgués par l’ex-patron, le nouveau costume de Blanc Tailleur lui sied à ravir.

Source Touleco – 14 avril 2019

SmartCatch piège les cellules cancéreuses dans son filet

La start-up toulousaine SmartCatch a développé un « micro filet » qui capture les cellules tumorales circulant dans le sang d’un patient atteint d’un cancer. Elle finalise actuellement son premier produit et recherche des partenaires industriels.

La créatrice

D’origine franco-mexicaine, Aline Cerf a principalement travaillé sur les micro- et nano-technologies appliquées à la biologie. En 2012, alors chargée de recherche CNRS au Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes, elle a l’idée d’utiliser la lithographie 3D – écriture par laser en 3D – dans le domaine de l’oncologie. « Nous avons fait l’acquisition d’un équipement très évolué et tenté de répondre au besoin des urologues de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse, qui souhaitaient isoler les cellules tumorales dans le sang », raconte la chercheuse.

Le projet, soutenu par le CHU de Rangueil, aboutit en 2015 à un brevet – aujourd’hui international – et Aline Cerf reçoit un financement ANR Jeunes Chercheurs de 270 000 € sur 4 ans. La start-up SmartCatch (10 collaborateurs), spin-off du CNRS, est créée en septembre 2016, pour travailler sur l’industrialisation du concept.

Le concept

La chercheuse et son équipe ont conçu une sorte de filet de pêche microscopique, fabriqué par lithographie 3D, capable de piéger les cellules tumorales circulantes (CTC). « Il mesure entre 200 et 600 micromètres, explique Aline Cerf, directrice scientifique de SmartCatch. En résine photosensible ou en métal, il permet de faire une capture passive des cellules cancéreuses dans le sang. » L’objectif est de fixer le filet sur des cathéters déjà en place dans les veines du patient, afin de capturer les cellules in vivo. Les CTC sont ainsi isolées dans des conditions physiologiques, sans interaction biochimique, comme c’est le cas avec d’autres méthodes qui utilisent des anticorps, et sans être dégradées par les processus classiques de traitement du sang avant analyse.

Il est possible de multiplier le nombre de filets et de cellules capturées. Avoir une idée précise de leur densité permettra d’évaluer l’efficacité ou non d’un traitement. Le dispositif médical est jetable et non-invasif, et permet donc de répéter la récolte de CTC aussi souvent que nécessaire. Un procédé inédit au niveau mondial.

Les perspectives

Le premier produit de SmartCatch, quasiment prêt à être industrialisé, doit être commercialisé courant 2019. Il est destiné aux académiques, industries pharmaceutiques et centres de recherches pour leurs études et essais cliniques in vitro. L’Institut Claudius-Regaud (Toulouse) ou le Centre Léon Bérard (Lyon) sont déjà intéressés. Dans un second temps, la jeune pousse doit lancer son filet à usage in vivo dans les cliniques et hôpitaux. Parrainée par le groupe AstraZeneca jusqu’en 2021 et soutenue par Bpifrance et la Région Occitanie, la start-up est actuellement à la recherche de partenaires industriels.

 

Source Le Journal des Entreprises – 26 février 2019

Nateo Healthcare. Une ceinture connectée pour surveiller les grossesses à distance

Créée en 2016, la start-up  Nateo Healthcare développe une ceinture connectée mobile pour la surveillance des grossesses. Olivier Beaudoin, directeur général de la Jeune Entreprise Innovante (statut récemment obtenu) liste les avantages de ce nouvel outil adapté aux attentes de la télémédecine : «  La détection des battements du cœur est automatique,  il n’y  a pas de confusion avec ceux de la mère, et il n’y pas de perte de signal. La ceinture est facile à utiliser par la femme enceinte et facilite la télésurveillance de la grossesse. » Les sept salariés de Nateo Healthcare sont soutenus par des médecins associés et  des investisseurs privés (Daniel Benchimol, président de Digital Place, l’entreprise labégeoise Physiogenex et d’autres). Après une première levée de fonds de 400 K€ et une subvention de 250 K€ provenant du PIA 3 (Programme d’ Investissements d’Avenir), Nateo Healthcare a reçu en juin dernier un prêt Créalia de 100 K€. Une nouvelle levée de fonds est en cours et devrait se conclure début 2019.  L’entreprise finit la conception de son prototype et démarrera les essais en laboratoire en début d’année. Les premiers essais cliniques se feront fin 2019, avec une commercialisation programmée pour 2020.

Source Entreprises Occitanie – Décembre 2018

Antabio : développement clinique sur les infections nosocomiales en 2019

Antabio fait partie des biotechs régionales parmi les plus prometteuses. Elle s’attaque à un problème de santé publique majeur en développant de nouveaux traitements contre les infections résistantes aux antibiotiques. Sa cible est originale car elle ne développe pas de nouveaux antibiotiques mais redonne une nouvelle efficacité thérapeutique à  cette classe de médicaments.

Le premier axe de recherche concerne les infections nosocomiales à l’hôpital qui provoquent la mort de  33 000 personnes  par an en Europe, 700 000 dans le monde. Antabio conçoit des inhibiteurs de métallo beta-lactamases,  qui viennent casser la résistance des bactéries. Les premiers essais chez l’homme seront lancés en 2019, la phase 3 est attendue en 2022 pour une mise sur le marché à l’horizon 2025. Le 2ème axe de recherche vise les infections pulmonaires chroniques à Pseudomonas chez les patients atteints de mucoviscidose.

Créée en 2009 par Marc Lemonnier à Toulouse à partir de travaux issus de la recherche locale, Antabio a négocié un tournant clé en 2013 en levant 4,7 millions d’euros auprès de la fondation biomédicale britanique Wellcome Trust.

En 2017 et 2018, elle a réussi à lever au total 12,5 millions d’euros auprès d’investisseurs français et à l’international pour financer pour premier axe de recherche. L’an prochain, une nouvelle levée de fonds est prévue de 10 millions pour financer les développements cliniques. « Le franchissement de la phase 3 sera une étape importante car nous engagerons alors les discussions avec des partenaires industriels, peut-être entrer en bourse. Notre modèle économique n’est pas d’aller jusqu’à vendre nous-mêmes les produits mais de rester une société centrée sur les R&D » relate Marc Lemonnier. Pour son second axe, de recherche, Antabio bénéficie d’un financement d’une organisation public-privé internationale basée à Boston, Carb X (jusqu’à 8M€).

L’équipe opérationnelle d’Antabio est très internationale, constituée dès le départ « avec la volonté d’agréger les meilleures compétences très expérimentées venant du monde de la recherche, de l’industrie ». La R&D est installée à Labège, avec une douzaine de salariée plus des personnes à Paris, en Angleterre et la création d’une filiale aux Etats-Unis dédiée aux développements cliniques. « Avoir une équipe proche des autorités réglementaires américaines et de la FDA va nous aider. D’autant que le marché principal se situe aux USA ». L’équipe est très légère, se concentrant sur la R&D, et Antabio sous-traite une partie pour ses activités à des laboratoires extérieurs publics et privés.

Avec les compétences, le 2ème actif de l’entreprise est la propriété intellectuelle « avec un portefeuille très étoffé. Nous sommes très vigilants et agressifs avec une protection et un accompagnement par des cabinets spécialisés de 1er rang à l’international ».

Antabio fait partie de la cinquantaine de start-up en Europe qui travaillent sur les résistances aux antibiotiques, réunies sous l’égide de l’alliance BEAM. Elle participe à la 2ème édition de Bac touBac à Toulouse, les 11 et 12 décembre prochain, une rencontre internationale dédiée au monde de la bactérie et de la microbiologie, ciblant les microbiotes sur la santé humaine, animale et environnementale.

Source Entreprises Occitanie – Décembre 2018