Sur le marché de l’antibiorésistance, Antabio innove. Une capacité remarquée par le plus grand partenariat public-privé au monde consacré à la R&D sur le sujet qui leur octroie un financement non dilutif atteignant 8 millions d’euros.
Nouveaux traitements pour les patients atteints de mucovicidose
« Le fonds s’est concentré cette année sur la problématique des infections résistantes aux antibiotiques causées par des bactéries Gram négatif. Or nous développons une thérapie de lutte contre une bactérie de ce type, la Pseudomonas aeruginosa, responsable d’une infection pulmonaire chronique chez les patients atteints de mucovicidose et qui est leur principale cause de décès », explique Marc Lemonnier, PDG fondateur d’Antabio.
Le principe retenu par la biotech prend la forme d’une molécule qui sera un adjuvant de l’antibiotique utilisé. Cette molécule désactivera les mécanismes de défense de la bactérie qui forme une coque protectrice autour d’elle. Elle rendra donc pleine efficacité à l’antibiotique.
Un financement non dilutif de 8 millions d’euros
« Carb-X doit effectuer un premier versement initial de 2,5 millions d’euros tout de suite. Ce montant va servir à financer un travail d’optimisation de la molécule pour permettre l’entrée en phase préclinique fin 2018. Les essais chez l’homme sont prévus d’ici la première moitié de 2020. Le complément de financement jusqu’à 8 millions d’euros sera ainsi débloqué en fonction de jalons prédéfinis », complète Marc Lemonnier. Ce biologiste docteur es sciences, pur produit de l’Université Paul Sabatier à Toulouse, table sur une mise sur le marché en 2022. « Nous amenons le produit jusqu’à sa preuve d’efficacité puis la commercialisation se fera sous forme d’un accord de licence avec l’industrie pharmaceutique », détaille-t-il.
L’antiobiorésistance, une cause mondiale urgente
Antabio travaille sur d’autres molécules qui vont cibler des pathologies résistantes aux antibiotiques, comme certaines infections nosocomiales, urinaires ou pulmonaires. Cette problématique d’antibiorésistance a été décrétée urgence mondiale par l’OMS, provoquant près de 25.000 morts par an en Europe selon les experts. Ce marché est estimé selon le dirigeant d’Antabio à plusieurs milliards de dollars.
La biotech toulousaine a déjà levé depuis sa création en 2009 près de 15 millions d’euros auprès de business angels ou par crowdfunding. Mais pour valider une autorisation de mise sur le marché de ces médicaments à forte valeur ajoutée d’ici 2021, un appel à des fonds de capital risque pour une levée d’un montant de 7 à 12 millions d’euros sera lancé d’ici fin 2017.
Source Touleco – 14/09/2017
Sur la photo : Marc Lemonnier, PDG fondateur d’Antabio, prévoit une levée de fonds de 7 à 12 millions d’euros d’ici fin 2017. Crédits : Hélène Ressayres – ToulÉco