Comme annoncé dans nos colonnes, les 2 clusters régionaux des biotechs et medtechs BioMedical Alliance (70 adhérents, président : Jean-Marie Courcier, ex-MP) et Biomeridies (25 membres, président : Didier Ritter, ex-LR) fusionnent, le 30/6, à l’Abbaye de Fontfroide, pour donner naissance à Biomed Alliance. Ouverte à des collaborations au-delà des frontières occitanes, la nouvelle entité entend d’abord consolider son ancrage territorial en ouvrant de nouvelles antennes, à Nîmes notamment, avant de s’attaquer aux grands enjeux de la filière : médecine personnalisée, vieillissement et e-santé.
Davantage de lobby et de synergies
Cette union vise en premier lieu à accroître le réseau et les synergies entre ses membres. « La biosanté et les biotechs étant deux secteurs stratégiques pour notre activité, cette fusion représente un atout en vue de rayonner au niveau régional, assure Loïc Marchin, PDG de la société de chimie verte Pylote (Toulouse), qui développe des microsphères minérales permettant de détruire des bactéries. Elle va nous permettre de capitaliser sur les relations existantes dans ces 2 domaines et favoriser les échanges et les partages d’expérience. » Les 2 structures bénéficiant de leurs domaines de spécialités respectifs. « Biomeridies apportera son expérience en matière de biotechnologies non médicales – agro-alimentaire, environnement, etc. – et, réciproquement, profitera de l’expertise de BMA sur les dispositifs médicaux, que l’on souhaite étendre en ex-LR. », précise Didier Ritter, le nouveau président de Biomed Alliance. Des complémentarités entre l’aéronautique et les dispositifs médicaux sont aussi envisageables, en matière de standards de sécurité, d’analyse de risque ou dans certaines technologies de géolocalisation de précision, par exemple.
Mais ce rapprochement vise également à renforcer la puissance de négociation et la visibilité des entreprises d’une filière stratégique pour la nouvelle région Occitanie. « Nous allons atteindre une taille critique plus significative pour répondre à certains appels d’offre en Europe et à l’international, complète Didier Ritter, Par ailleurs, nous continuerons à défendre au niveau régional le potentiel de notre filière, ainsi que les intérêts de nos adhérents sur des questions de concurrence ou de formation, par exemple ».
Une collaborations renforcée avec les pôles de compétitivité
Ce mariage ne devrait pas générer de concurrence avec l’activité des 2 pôles de compétitivités santé de la Région : Cancer Bio Santé (CBS) et Eurobiomed, dont les statuts et le périmètre géographique (Eurobiomed en ex-LR et PACA, et CBS sur l’ex-MP et le Limousin) empêchent pour l’heure tout rapprochement. « Notre vocation n’est pas la même : nous recherchons les partages d’expérience entre entreprises tandis que les pôles assurent le développement économique de la filière et favorisent les rencontres entre entreprises et recherche », explique Jean-Marie Courcier. Au contraire, le nouveau cluster espère davantage de collaborations avec les 2 pôle de compétitivité, à l’image du projet de création de la start-up spécialisée dans les tests d’objets de santé innovants, Kyomed, initiée par Eurobiomed et comptant à son capital, 7 entreprises membres de Biomeridies.
Source La Lettre M
Pierre Havez