Des marchés vraiment porteurs ?
Malgré une année 2016 difficile, marquée par la chute de 21.7 % de l’indice Nasdaq Biotech, et des baisses conséquentes des valeurs de certaines start-up françaises, le secteur des biotechnologies et des medtechs reste promis à un bel avenir.
En 2015, tous les feux étaient aux verts pour les secteurs de biotechnologies et des medtechs. Chiffre d’affaires record en 2014 avec pas moins de 123 milliards de dollars et un total de financement de 54 milliards de dollars, (selon une étude réalisée par de conseil EY); pas moins de 2 introductions en bourse (IPO) réalisées en 2015 par les start-up françaises générant une levée de fonds totale de 353 millions d’euros ; 423 millions d’euros levés, auprès d’investisseurs internationaux, par les Erytech, Pharma, Terachon, Biom’up, Gensight biologics, DBV Technologies, TXCell, Sensorion et autres Adocia… : les biotechs et medtechs françaises avaient le vent en poupe.
Mais depuis, la crise boursière a frappé et l’année 2016 a été particulièrement difficile pour les sociétés françaises de biotechnologies. E effet, les valeurs cotées en France n’ont pas été épargnées par la chute du Nasdaq Biotech. L’indice américain qui a perdu 21% de sa valeur en 2016 a laissé des traces sur le marché français. Il faut dire que le débat sur les prix des médicaments aux Etats-Unis, en pleine campagne électoral, a agité le marché.
L’année a aussi été marquée par quelques accidents retentissants. Des titre comme Adocia (arrêt de la collaboration avec Eli Lilly), Abivax (échec d’un traitement sur l’hépatite B) ou TXCell (changement de stratégie) ont ainsi vu leur valeur chuter entre 40% et 70% en une seule année.
Un redémarrage possible en 2017 ?
Cela étant, sur la durée l’avenir des biotechs et medtechs ne semblent pas devoir être remis en cause. Et ce pour plusieurs raisons. La première, c’est que Donald Trump a échoué, fin mars, à faire adopter son projet de réforme de santé. L’Obamacare devrait donc rester pour quelques années encore la loi en vigueur.
La seconde raison, c’est que les innovations devraient continuer à arriver sur le marché, révolutionnant ainsi la prise en charge des patients. La France, qui, d’après le premier observatoire des biotechnologies santé publié par le Leem, ne compte pas moins de 58 grands groupes pharmaceutiques et 388 PME, devrait donc avoir une carte intéressante à jouer dans les années à venir. En effet, nombre d’entre elles sont dans l’attente de résultats qui viendront confirmer l’efficacité de nouveaux traitements innovants. C’est le cas de la société lyonnaise Poxel qui projette même d’entrer au Nasdaq si les résultats cliniques de phase 2I de son traitement phare contre le diabète s’avèrent concluants. D’autres sociétés comme Nanobiotix ou Valneva sont aussi dans l’attente de résultats cliniques ou de lancement de nouveaux produits en 2017.
Dans tous les cas, ces entreprises françaises devraient être portées sur le long terme par des besoins en santé en pleine croissance au niveau mondial. A titre d’exemple, les dépenses de santé représentent 11.6% du PIB et 9.3% du PIB des pays de l’OCDE.
Source Le Journal de ma Région – Juin 2017