L’innovation inversée, un espoir pour la santé mondiale

Tous les pays du monde se posent la même question : comment améliorer à moindre coût nos systèmes de santé ? Une partie de la réponse viendra des pays du Sud, où les scientifiques sont davantage ouverts aux innovations de rupture et ont appris à faire plus avec moins.

La santé est le premier secteur d’activité au monde, avec un poids égal à trois fois celui du secteur bancaire. Mais, dans la quasi-totalité des pays, il est loin d’engager la transformation en profondeur à laquelle il ne pourra échapper. Car, malgré les progrès considérables de la médecine, les patients ne sont pas toujours bien soignés, faute de systèmes de santé garantissant des traitements ­efficaces à un coût abordable.

Tous les pays sont confrontés aux mêmes problèmes. D’une part, une explosion des classes moyennes, qui veulent avoir accès à des soins de qualité, des dépenses de santé qui flambent et des personnes âgées qui vivent plus longtemps. D’autre part, des gouvernements qui ne disposent pas de ressources suffisantes pour augmenter les budgets affectés à la santé. Impasse totale à l’échelle mondiale…

Stimuler l’innovation de rupture

Seule l’innovation peut aider à relever ces défis. Il faut non seulement innover de façon disruptive en matière de science, de technologie et de pratique médicale, mais il faut aussi et surtout accélérer la cadence de l’innovation. Parmi les diverses approches qui stimulent l’innovation de rupture, l’innovation inversée apparaît comme l’une des plus prometteuses lorsqu’il s’agit de la santé.

L’Afrique peut-elle continuer sa course en avant ?

Le terme caractérise une innovation qui est d’abord conçue pour des pays en développement, où elle est utilisée avant de se propager dans les pays développés. Le coût en est le moteur – les Indiens parlent d’innovation frugale. C’est en ce sens que l’innovation inversée, qui permet de faire plus avec moins, pourrait aider les pays du Nord à soigner à moindre coût, plus efficacement. Mais ce n’est pas seulement une question de coût.

L’innovation inversée est aussi une vraie source de progrès. Pour pallier le manque de ressources et d’infrastructures, les pays en développement ont sauté l’étape de la téléphonie fixe et des combustibles fossiles pour passer directement à la téléphonie mobile et à l’énergie solaire. Les scientifiques de ces pays ne se laissent pas enfermer dans des façons de penser et de faire rigides et immuables. Ils sont davantage prédisposés aux innovations de rupture et sont plus enclins à faire des bonds technologiques. Ils inventent par nécessité.

7 exemples d’innovation inversée

Voici sept exemples récents d’innovation inversée dans le domaine de la santé :

– L’Himalayan Cataract Project, initiative née au Népal, a permis pour seulement 20 dollars de restaurer la vue à 4 millions de patients atteints de cataracte dans 24 pays.

– Le Cardiopad , une tablette tactile qui vient du Cameroun, permet d’effectuer en moins d’une demi-heure des examens cardiaques dans des zones rurales reculées et de transmettre immédiatement les résultats à un réseau de cardiologues.

– Practo, une plate-forme réunissant quelque 200.000 médecins et 10.000 hôpitaux. Les 25 millions de patients qui y recourent chaque année en Inde peuvent prendre, changer et annuler un rendez-vous avec des médecins généralistes ou spécialistes et peuvent payer leur consultation en ligne à tout moment, et de n’importe où.

– Zipline , une start-up dont les drones peuvent effectuer entre 50 et 150 vols par jour pour fournir en urgence à des cliniques rwandaises des poches de sang destinées à des transfusions qui ont déjà sauvé 6 millions de vies.

– 3nethra, un appareil d’imagerie ophtalmologique portable, peu coûteux et non invasif mis au point par la start-up indienne Forus Health. Il dépiste les cinq affections oculaires qui sont les principales causes de cécité.

– Sense Ebola Followup , une application mobile de localisation par GPS qui réduit de soixante-douze à seulement deux heures le délai entre l’identification d’un cas suspect d’Ebola et la ­confirmation de contamination. Cette invention a contribué, avec une efficacité inégalée, à la lutte pour éradiquer le virus Ebola au Nigeria, en Sierra Leone et en Guinée.

– Enfin, les Accompagnateurs, des auxiliaires de santé qui sont issus du même cadre de vie que les patients et qui sont recrutés, formés et rémunérés pour les accompagner vers la guérison. Ce système d’agents de santé communautaires a été mis en place d’abord en Haïti, au Rwanda ou au Mexique, puis dans les quartiers démunis de Boston, où il a permis de réduire les dépenses d’hospitalisation de près de deux tiers et les coûts de traitement de 36 %.

Les pays en développement à la pointe de l’innovation

Il est certain qu’un nombre croissant d’innovations disruptives viendront d’Afrique et de toutes les économies émergentes sur des sujets primordiaux tels que la prévention, la nutrition, l’accès équitable et sûr aux médicaments, la télémédecine et le dépistage rapide des maladies infectieuses. A nous d’exploiter toute la richesse et la diversité de ces avancées.

Santé numérique : les technologies peu élaborées valent mieux que les innovations sophistiquées

Une partie du travail à accomplir dans les prochaines années consistera à déterminer comment les pays développés pourraient s’inspirer des innovations provenant de pays en développement afin d’accélérer la transformation de leurs systèmes de santé. Nous sommes face à des défis majeurs. La science seule ne pourra sortir le secteur de la santé de l’impasse. Il est devenu impératif de combler le fossé entre la science, la technologie et la pratique médicale.

Et pour y parvenir, il faudra tirer pleinement parti de toutes les idées novatrices, d’où qu’elles viennent. Les sept exemples d’innovation inversée que j’ai cités offrent un accès plus facile aux soins, ce qui est un enjeu crucial pour tous les pays du monde. De plus en plus, le Sud exportera des idées vers le Nord. Le Sud inspirera le Nord.

Jean-Marie Dru est président de l’Unicef France et de la Fondation de l’Académie de médecine.

 

Source Les Echos – 21/08/2017

Biotech & Medtech

Des marchés vraiment porteurs ?

Malgré une année 2016 difficile, marquée par la chute de 21.7 % de l’indice Nasdaq Biotech, et des baisses conséquentes des valeurs de certaines start-up françaises, le secteur des biotechnologies et des medtechs reste promis à un bel avenir.

En 2015, tous les feux étaient aux verts pour les secteurs de biotechnologies et des medtechs. Chiffre d’affaires record en 2014 avec pas moins de 123 milliards de dollars et un total de financement de 54 milliards de dollars, (selon une étude réalisée par de conseil EY); pas moins de 2 introductions en bourse (IPO) réalisées en 2015 par les start-up françaises générant une levée de fonds totale de 353 millions d’euros ; 423 millions d’euros levés, auprès d’investisseurs internationaux, par les Erytech, Pharma, Terachon, Biom’up, Gensight biologics, DBV Technologies, TXCell, Sensorion et autres Adocia… : les biotechs et medtechs françaises avaient le vent en poupe.

Mais depuis, la crise boursière a frappé et l’année 2016 a été particulièrement difficile pour les sociétés françaises de biotechnologies. E effet, les valeurs cotées en France n’ont pas été épargnées par la chute du Nasdaq Biotech. L’indice américain qui a perdu 21% de sa valeur en 2016 a laissé des traces sur le marché français. Il faut dire que le débat sur les prix des médicaments aux Etats-Unis, en pleine campagne électoral, a agité le marché.

L’année a aussi été marquée par quelques accidents retentissants. Des titre comme Adocia (arrêt de la collaboration avec Eli Lilly), Abivax (échec d’un traitement sur l’hépatite B) ou TXCell (changement de stratégie) ont ainsi vu leur valeur chuter entre 40% et 70% en une seule année.

Un redémarrage possible en 2017 ?

Cela étant, sur la durée l’avenir des biotechs et medtechs ne semblent pas devoir être remis en cause. Et ce pour plusieurs raisons. La première, c’est que Donald Trump a échoué, fin mars, à faire adopter son projet de réforme de santé. L’Obamacare devrait donc rester pour quelques années encore la loi en vigueur.

La seconde raison, c’est que les innovations devraient continuer à arriver sur le marché, révolutionnant ainsi la prise en charge des patients. La France, qui, d’après le premier observatoire des biotechnologies santé publié par le Leem, ne compte pas moins de 58 grands groupes pharmaceutiques et 388 PME, devrait donc avoir une carte intéressante à jouer dans les années à venir. En effet, nombre d’entre elles sont dans l’attente de résultats qui viendront confirmer l’efficacité de nouveaux traitements innovants. C’est le cas de la société lyonnaise Poxel qui projette même d’entrer au Nasdaq si les résultats cliniques de phase 2I de son traitement phare contre le diabète s’avèrent concluants. D’autres sociétés comme Nanobiotix ou Valneva sont aussi dans l’attente de résultats cliniques ou de lancement de nouveaux produits en 2017.

Dans tous les cas, ces entreprises françaises devraient être portées sur le long terme par des besoins en santé en pleine croissance au niveau mondial. A titre d’exemple, les dépenses de santé représentent 11.6% du PIB et 9.3% du PIB des pays de l’OCDE.

Source Le Journal de ma Région – Juin 2017

 

Une innovation, rien que pour vos yeux

L’innovation est la clé du succès en affaires. Cette capacité d’adaptation est le fruit avant tout d’une aventure humaine qu’exprime en particulier l’entreprise. C’est bien dans cet esprit que s’inscrit Cutting Edge, une société Française de chirurgie ophtalmologique, spécialisée dans la recherche et le développement, la fabrication d’implants intra-oculaires et la distribution de produits ophtalmiques innovants.

Elle a été constituée en 2014, d’une part par la reprise d’un site de développement et de production appartenant à un leader mondial de l’ophtalmologie et d’autre part, en 2016 par l’établissement d’un réseau commercial couvrant le territoire français.

Le site de production est à Labège

L’opération a été menée par deux anciens cadres supérieurs de Bausch et Lomb : Yves Brouquet et Jean Pierre Boudet, qui détiennent majoritairement l’entreprise. Si le siège social de Cutting Edge est à Montpellier, son site industriel se situe à Labège au 580, rue Max Planck. Or, elle vient d’obtenir sa certification européenne majeure pour son premier produit et va ainsi pouvoir mettre à disposition des chirurgiens son tout nouvel implant mono focal hydrophile Synthesis qui représente pas moins que la synthèse des dernières innovations sur le marché des implants mono focaux.

Selon ses concepteurs, «il offre aux chirurgiens l’association d’un système d’injection préchargé Mics complet à 1.8mm, conçu dans un matériau jaune ou clair, aux bords carrés sur 360°. Il permet une sécurité, une reproductibilité et une qualité optique pour répondre aux attentes des chirurgiens».

Des projets dans le monde

A signaler également l’acquisition de Kestrel Opthalmics Limited, un distributeur britannique de produits ophtalmiques. D’autres projets sont notamment en cours en Espagne, en Allemagne, en Belgique, en Pologne et en Asie

Pour la direction et son personnel, il s’agit de mettre surtout un point d’honneur à innover et à proposer de nouveaux produits afin d’étendre sa gamme mais aussi et surtout dans le but de répondre aux besoins des chirurgiens ophtalmologiques et au bien-être de leurs patients.