L’interview adhérent : Focus ANTABIO

ANTABIO, société biopharmaceutique privée spécialisée dans le développement de nouvelles thérapies contre les infections multirésistantes sévères et mortelles vient de recevoir un financement de 4 millions d’euros, Marc Lemonnier, fondateur et CEO nous en parle et nous livre sa vision de entrepreneuriat.

 

 Marc Lemonnier, quel est votre parcours professionnel ? Qu’est-ce qui vous a amené à créer ANTABIO ?

Je suis docteur en biologie spécialisé dans les bactéries. J’ai fait ma thèse à l’Université Paul Sabatier dans un laboratoire du CNRS sur des thématiques fondamentales telles que le cycle cellulaire des bactéries.

Au cours de mes expériences professionnelles j’ai travaillé sur des bactéries pathogènes et notamment les bactéries virulentes et résistantes. Ma connaissance des mécanismes permettant aux bactéries d’infecter et tuer l’Homme m’a amené à être en capacité d’identifier de nouvelles cibles pour trouver de nouveaux traitements contre les infections bactériennes. C’est ce qui m’a amené à un certain moment à l’idée de créer une société. J’étais aux États-Unis à ce moment-là, j’ai arrêté la recherche académique pour me consacrer exclusivement au démarrage du projet qu’est devenu ANTABIO, société créée en 2009.

Mon séjour aux États-Unis a été déterminant. J’y ai passé 2 ans à mûrir et préparer le projet, comprendre le  marché, les besoins des patients. Cette période a permis de valider le projet et mon potentiel entrepreneurial.                                                                                                                      Marc Lemonnier, CEO d’ANTABIO

Pourquoi avoir choisi d’implanter ANTABIO à Toulouse ?

En 2009 en France il y avait énormément d’aides pour la création d’entreprises, notamment OSEO(a) et le Crédit Impôt Recherche. J’ai choisi Toulouse car il y avait un réseau, des aides de la Région, notamment à travers l’Incubateur Midi-Pyrénées, et le SICOVAL(b). Nous avons pu avoir accès à des locaux dont les loyers sont très compétitifs en comparaison à Paris ou aux Etats-Unis, là où sont nos concurrents.

Comment avez-vous constitué votre équipe ?

L’équipe a été constituée de jeunes diplômés et de personnes d’expérience dans l’industrie pharmaceutique ayant déjà amené des médicaments sur le marché. Nous nous adressons à un marché mondial. Nous n’avons jamais hésité à faire appel à des gens à l’international. Nous avons une filiale en Angleterre qui emploie deux cadres pharmaceutiques et une filiale aux États-Unis avec deux personnes aussi. Dans le futur, le pilotage du développement clinique se fera aux Etats-Unis, la recherche reste à Labège.

Comment attirer des personnes reconnues dans le domaine lorsqu’on lance son entreprise ?

Il y a d’autres moyens que financiers pour intéresser ces personnes et leur faire prendre des risques. Le rôle du CEO est de montrer à ces personnes le potentiel du projet. ANTABIO traite le sujet des infections mortelles donc il y a une vraie question de vie ou de mort pour les patients. C’est ce qui motive l’équipe, et moi le premier, à ne jamais renoncer.

Vous avez eu une actualité forte le mois dernier pouvez-vous nous en parler ?

Nous venons effectivement de recevoir jusqu’à 4 millions d’Euros (4,4 millions de dollars US) dans une deuxième tranche de financement attribué par CARB- X (c). Ce financement est destiné à soutenir les prochaines étapes de développement du nouveau candidat-médicament d’ANTABIO pour le traitement des infections à Pseudomonas aeruginosa chez les patients atteints de mucoviscidose.

Sur ce projet, nous sommes passés de la recherche au développement, c’est une étape très importante. Nous avons notre candidat pour la clinique et les 4 millions que nous venons de recevoir seront utilisés pour faire progresser le programme Inhibiteur d’Elastase de Pseudomonas d’ANTABIO (« PEi ») jusqu’à la fin des études précliniques non-GLP qui nous permettront de constituer le dossier réglementaire pour monter le dossier clinique de phase I.

 Quels sont les clés du succès de ces levées de fonds ?

C’est clairement l’expérience et la crédibilité apportées par les membres de l’équipe qui sont là depuis le début et continuent à être dans le projet qui sont une des clés de ces succès. Leur implication est rassurante et donne confiance aux financeurs. Nous avons eu la reconnaissance du Wellcome Trust (d) qui a investi dans ANTABIO deux fois. Nous sommes une des rares société au monde à avoir bénéficié deux fois de cet investissement et nous sommes les seuls en France à avoir eu un financement de CARB-X.

Quelles sont les principales difficultés/obstacles devant vous pour le développement de vos projets ?

Le frein majeur est l’accès au financement. Nos activités sont très consommatrices de cash et nous ne nous finançons que par les levées de fonds de car nous ne sommes pas une société de service. Notre modèle économique est de générer des revenus via des accords de partenariat de licence avec des industries pharmaceutiques. Ces revenus arriveront en clinique.

En ce moment nous préparons une nouvelle levée de fonds, typiquement c’est le genre de choses qu’on n’arrête pas de faire dans une société comme la nôtre. Nous avons toujours besoin de financements supplémentaires.

Quelles est la plus belle réussite de votre entreprise/entrepreneuriat ?

La globalité du projet est notre plus belle réussite : Nous sommes partis d’une idée sur le papier et aujourd’hui 3 programmes sont en préclinique, c’est à dire en train de préparer leur entrée en phase clinique chez l’Homme (NDRL : MLBI, SBLi et PEi, voir le communiqué de presse). Cette satisfaction est associée au fait que nos associés qui ont une crédibilité mondiale ont non seulement soutenu le projet au départ, mais sont toujours là et toujours aussi motivés.

Avec le recul qu’est-ce que vous feriez différemment dans votre parcours de création/développement de votre entreprise ?

Je pense qu’une start-up c’est comme un petit voilier au milieu d’un océan déchaîné, on peut prendre parfois des directions qui ne sont pas les plus pertinentes cela fait partie de l’apprentissage. Mais quand je regarde en arrière je ne regrette pas d’avoir misé sur la qualité, sur l’éthique, sur le travail bien fait. Nous avons peut-être été plus faibles dans le réseautage national qu’international, mais cela s’explique aussi par le fait que la problématique des résistances aux antibiotiques est une problématique mondiale, le marché est surtout les États-Unis.

Quel est d’après vous l’impact de l’entrepreneur sur le développement et la trajectoire de son entreprise ?

Je pense qu’au début tout ne repose que sur le chef d’entreprise, sur la vision qu’il a de son projet. Puis lorsque l’entreprise grandit et mûrit, le rôle du chef d’entreprise se dilue mais son empreinte reste dans chacun des salariés et des partenaires.

Les sociétés sont un peu comme un être humain qui passe de l’enfance à l’adolescence et l’âge adulte en changeant de forme et de tête, c’est la nature des choses.

Je vois mon rôle de fondateur d’ANTABIO exclusivement et totalement comme celui de quelqu’un qui donne la vision et la direction et s’évertue à essayer de garder la cohésion et amener le projet vers le succès. Si par la suite le succès passe par des restructurations et des départs, y compris le mien, ce sera dans la nature des choses. Il faut regarder loin et penser au succès ; Le succès n’est pas une histoire d’ego mais une histoire de résultats.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs/entreprises ?

Pour quelqu’un qui se lance il faut bien sûr avoir de la ténacité, être convaincu par son projet mais rester ouvert et reconnaître lorsqu’on fait fausse route et savoir alors s’adapter. Mais je dirai que le plus important est de ne pas hésiter à échanger avec d’autres entrepreneurs et notamment ceux qui ont eu des succès, mais pas seulement, parce que les échecs sont aussi formateurs : Un entrepreneur qui est passé par toutes ces étapes de conviction, de doute, de levée de fonds et de déception, toutes ces montagnes russes c’est irremplaçable comme aide. BIOMED Alliance, est par exemple typiquement l’endroit ou ce type d’échanges et possible et facilité. Je soutiens beaucoup cette idée de partage entre les entrepreneurs, expérimentés et plus novices.

Claire Toutin

BIOMED Alliance


Cet article est issu de propos libre récoltés lors d’un entretien, avec l’aimable autorisation de Monsieur Marc Lemonnier, CEO de ANTABIO.

ANTABIO est basée à Toulouse (31). Elle emploie 20 personnes.

https://antabio.com/


(a) Oséo est une entreprise privée avec délégation de service public, qui finance les PME françaises pour l’emploi et la croissance : innovation, investissement, international, création et transmission. En juin 2013, elle a été fusionnée avec CDC Entreprises, le FSI et FSI Régions pour créer la Banque publique d’investissement (Bpifrance)

(b) Le SICOVAL est la communauté d’agglomération du sud-est toulousain

(c) Combating Antibiotic-Resistant Bacteria Biopharmaceutical Accelerator (CARB-X) est un partenariat public-privé global à but non lucratif dédié à l’accélération de la R&D antibactérienne précoce pour répondre à la menace mondiale croissante des bactéries multirésistantes.

(d) Le Wellcome Trust est une fondation caritative finançant la recherche biomédicale, elle est la seconde fondation caritative au monde après celle de Bill Gates. Sa mission est d’encourager et promouvoir la recherche afin d’améliorer la santé

L’interview adhérent : Focus Flash Therapeutics

Régulièrement, nous mettons en avant une entreprise adhérente de BMA. Ce mois-ci, Pascale Bouillé, fondatrice et Présidente de la société Flash Therapeutics nous livre son actualité et sa vision de l’entrepreneuriat.

Pascale Bouillé, quel est en quelques mots votre parcours professionnel ?

J’ai coutume de dire que je suis un pur produit de la recherche scientifique, ce qui est un peu provocateur quand on est chef d’entreprise, mais le but est effectivement de valoriser cette formation par rapport à l’entrepreneuriat : Être un chercheur c’est avoir des convictions et savoir s’adapter au résultats que l’on obtient, quand bien même on avait une hypothèse « préférée ». Lorsque les résultats semblent dire que l’hypothèse est fausse, il faut savoir aller vers l’hypothèse b voire la c ou d. Cela veut aussi dire qu’en théorie le chercheur est capable de s’adapter à un monde qui bouge.

Je suis convaincue que la formation de chercheur(se), quand on la regarde avec cet œil là, est une bonne formation, voire une formation idéale pour l’entrepreneuriat innovant.

J’ai complété mon cursus par des formations en finance, marketing & vente et en innovation dans les 2 premières années de la création de Vectalys via notamment à l’Institut Français de Gestion et HEC Executive, puis des piqûres de rappel de temps en temps.

 

Photo : Pascale Bouillé

J’ai eu aussi la chance de suivre une formation à Stanford pour les femmes entrepreneures (a) avec des enseignants réputés en management de Hommes et en business orienté vers l’innovation.

J’ai été surprise d’adorer apprendre la finance, les ventes, comment structurer un bilan, le webmarketing : Même l’envoi d’une « newsletter » peut être vécu comme une expérience avec des résultats, à partir du moment où on le construit pour pouvoir analyser un marché, le lancement d’un produit …

Qu’est-ce qui vous a motivé pour créer votre entreprise ? Comment en êtes-vous arrivé là ?

Après une thèse et un post-doc j’ai intégré le Genethon (CNRS, Evry), puis bénéficié de la mise en place de la loi Allègre permettant aux chercheurs de monter une entreprise via des dispositifs tels que le CIR (b), le statut JEI (c) et le lancement du concours de la création d’entreprises que nous avons gagné et grâce auquel Vectalys a perçu une aide de 400 000 euros. Vectalys a ainsi débuté avec un réel accompagnement dans l’innovation.

Quel est le savoir-faire spécifique de votre entreprise ?

C’est le transfert de gènes, notamment aujourd’hui le « RNA Delivery » : le développement de la technologie de transfert et par extension les technologies de production des produits thérapeutiques en découlant, d’où la création de deux entités distinctes distincte mais complémentaires : l’une de technologie et de l’autre de bioproduction (d). La structuration est importante pour identifier dans quel esprit chacun travaille et pour être lisible auprès des investisseurs, notamment.

L’harmonisation des deux savoir-faire, des rôles de chacun et du management des projets n’est pas simple. D’un côté il y a l’expertise et de l’autre l’industrialisation. Travailler ensemble n’est pas toujours naturel mais c’est la vie des produits biologiques aujourd’hui, les technologies évoluant rapidement. Cet exercice implique une cohésion d’un point de vue management avec des expertises très fortes dans différents domaines et évidemment des personnalités bien différentes devant travailler ensemble : développeurs, qualiticiens, pharmaciens, chercheurs, commerciaux…

Il n’y a pas encore de lignes directrices pour ces nouvelles technologies. Nous sommes sécurisés par l’utilisation de l’ARN qui est éphémère dans la cellule donc sans risque de mutagénèse, mais la particule virale est dérivée de HIV et les séquences transférées visent à réparer les gènes (édition des génomes). Il faut pouvoir expliquer les risques et les traduire en langage règlementaire d’où l’importance des échanges entre les chercheurs et les qualiticiens.

Qu’est-ce qui vous distingue de vos concurrents ? Quels sont les mots-clés qui caractérisent votre entreprise ?

En France au niveau industriel il n’y a pas de concurrence déjà engagée sur un programme clinique, sur les technologies du « RNA delivery ».

Concernant la partie production, il y a bien sûr Yposkesi, spin-off de Genethon d’où je viens, mais nous ne produisons pas les technologies et ne sommes pas sur la même échelle.

Notre spécificité est d’accompagner nos clients de la recherche à la phase clinique, et sur ce positionnement nous avons très peu de concurrents. Je ne parle pas seulement d’un accompagnement théorique mais aussi de fourniture de lots qui entrent dans un plan de qualification à visée clinique. J’adore voir les cartons prêts au départ dans nos locaux. La logistique de ces transports est également un véritable savoir-faire.

Aujourd’hui nos chefs de projets sont les experts qui sont soutenus dans la gestion de leurs projets par des procédures, des jalons… Nous organisons une réunion par semaine pour ne parler que de la gestion de projet et proposer des solutions au client, avancer avec lui.

Nous avons fait ce choix car nos clients sont eux-mêmes des experts et cela permet de leur donner rapidement des réponses adaptées.

 Avez-vous une actualité particulière en cette fin d’année ?

Nous allons bientôt avancer vers une grosse levée de fonds dont nous pourrons parler d’ici quelques mois.

Flash Therapeutics, comme toute entreprise innovante a besoin de beaucoup d’argent, notamment pour ses locaux GMP (NDLR : Good Manufacturing Practice) à Toulouse : bâtiment, équipement formation personnel. (NDRL : pour le moment la partie production est hébergée au centre Meary de l’Hôpital Saint Louis, photos ci-contre (e)).

   Photos : locaux GMP à Meary (Paris)

L’industrialisation coûte très cher et en parallèle nous développons un produit thérapeutique de phase I/II ce qui est très coûteux aussi.

Quelles est la plus belle réussite de votre entreprise/entreprenariat ?

Ce dont je suis le plus fière c’est l’équipe, avec un faible turn-over d’experts, de techniciens et managers, et aussi l’esprit de l’entreprise. Nous sommes composés de personnes de différentes natures et sensibilités professionnelles et nous avons pu amener l’ensemble à se mettre en musique. C’est ce qui me rend le plus heureuse, ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas difficile.

Au niveau scientifique et technique c’est de voir ce que l’on peut faire avec des moyens limités d’une petite entreprise. Par exemple nous avons déposé un brevet sur un procédé sur lequel beaucoup d’autres étaient focalisés avec des moyens qui étaient 10 à 100 fois les nôtres, grâce notamment à l’énergie et la fluidité que peuvent développer des petites structures innovantes.

Avec le recul qu’est-ce que vous feriez différemment dans votre parcours de création/développement de votre entreprise ?

J’aurai aimé savoir démarrer en levant de suite beaucoup de fonds. Je n’ai pas réussi à le faire et en France peu de femmes entrepreneures ont réussi à le faire dans le domaine biotech. Pour notre activité, les levées de fonds ont toujours été compliquées et elles ont été faites par petits bouts. Il est difficile de trouver des investisseurs qui comprennent notre besoin d’innover et de produire en parallèle. Maintenant quelques entreprises américaines développent en intégrant la production, l’idée commence à faire son chemin.

D’un autre côté autour de nous je vois des structures qui ont eu beaucoup d’argent et qui ont été noyées. Quand on est obligé de faire avec peu on est obligé de cibler et de faire bien et nous avons toujours été dans une culture client.

Quels est votre prochain challenge ?

Notre prochain défi est de développer des stratégies de protocoles cliniques basées de notre technologie Lentiflash ® (NDRL : ARN delivery).

Notre 1er projet d’essai clinique démarre avec l’Institut Imagine et le Professeur Marina Cavazzana dans le cadre d’un programme RHU financé par l’ANR.  Nous avons cette technologie, nous sommes capables de produire le médicament et nous avons des cliniciens pour développer le protocole clinique et des patients qui pourront être sélectionnés au sein de l’institut.

Nous souhaitons développer d’autres programmes en partenariats afin que d’autres équipes puissent aussi utiliser la technologie Lentiflash ® pour des applications thérapeutiques

 Quels sont vos clients et futurs clients ? Quel type de relations avez-vous avec eux ?

En Europe et à fortiori en France, nos clients sont des académiques mais il y a peu de de Biotechs contrairement aux Etats-Unis (édition de génome, CAR-T Cell…), ce qui pose une vraie question :  pourquoi n’arrivons-nous pas à avoir suffisamment d’entreprises bien financées qui puissent développer de nouveaux médicaments ?

Chez Flash Therapeutics, nous avons une démarche collaborative pas uniquement envers nos partenaires mais aussi vis-à-vis de nos clients que ce soient pour des technologies arrivées au marché comme les vecteurs lentiviraux ou une technologie innovante comme LentiFlash nous sommes engagés dans la réussite du programme global pas seulement dans la vente de nos produits.

Quelles sont les principales difficultés/obstacles auxquels vous avez dû faire face pour ce nouveau challenge ?

Dans ce challenge de la clinique notre plus grosse difficulté a été de trouver des locaux adaptés. Nous avons sollicité tout le monde en Occitanie de l’opérationnel aux élus politiques mais il leur était difficile de comprendre ce que nous faisions je crois. Les locaux déjà construits disponibles auraient été trop coûteux à réhabiliter, nous devions donc trouver un site disponible et construire., Nous avons finalement trouver un acteur local, VECTURA , qui a compris nos besoins  et construit , un bâtiment qui vient d’être livré pour que nous l’aménagions selon les spécifications GMP. En attendant, notre activité de production de lots de vecteurs de qualité clinique est hébergée à l’hôpital Saint Louis au sein d’une plateforme de l’APHP dédiée à la production de médicaments de thérapie innovante. Nous sommes au sein d’un écosystème très engagé dans les partenariats publics -privés au service des patients.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneur.e.s?

Je les encouragerais à bien construire leur stratégie et à ne pas la perdre de vue. De croire en ce qu’ils font et de ne pas changer de stratégie tout le temps pour de mauvaises raisons. Surtout éviter l’opportunisme !

Il est important de s’entourer de consultants externes experts et brillants qui poseront les bonnes questions, ne pas rester dans la confusion, être convaincu de sa stratégie et savoir garder le cap.

Cela ne signifie pas qu’on ne peut pas changer de stratégie. On change de stratégie pour des raisons de marché.Par exemple nous (NDRL : à l’époque Vectalys) avions décidé de ne pas aller vers la clinique. Nous avons fini par y aller parce que nous avons développé une nouvelle technologie et propriété industrielle qui nous permettaient d’ouvrir de nouveaux champs thérapeutiques et donc de nouveaux marchés. C’est la technologie et le marché qui ont poussé la stratégie. Nous n’y serions pas allés sans elle.

Claire Toutin

BIOMED Alliance


Cet article est issu de propos libre récoltés lors d’un entretien, avec l’aimable autorisation de Madame Pascale Bouillé, CEO de Flash Therapeutics.


* Flash Therapeutics est une société de services basée à Toulouse (31). Elle est composée de 33 personnes.

https://www.flashtherapeutics.com/

(a) 1ère promotion d’une formation hautement qualifiée financée par BNP Paribas : Chaque année entre 20 et 40 femmes entrepreneuses du monde entier sélectionnées bénéficient de cette formation.

(b)CIR : Crédit Impôt Recherche

(c) JEI : Jeune Entreprise Innovante

(d) Vectalys (https://www.vectalys.com/) est l’entité de production de Flash Therapeutics

Innopsys. La biotech lance de nouveaux scanners

Une trentaine de partenaires venant des quatre coins du monde se sont rendus aux vingt ans d’Innopsys en novembre dernier. La PME haut-garonnaise exporte des scanners de biopuces de plus en plus sophistiqués. La nouvelle gamme InnoQuant va démarrer commercialement dès 2020. 

Innopsys vend 95 % de ses équipements à l’export. Les scanneurs de biopuces produits par cette PME sont commandés par des chercheurs du monde entier, pour des mesures pointues telles que les détections d’expérience génétique ou de protéines. Depuis son siège sur la zone d’activité Activestre de Carbonne (Haute-Garonne), l’entreprise de 26 collaborateurs sert des instituts de recherche, laboratoires et entreprises aux Etats-Unis (60 % du chiffre d’affaires), en Europe, en Asie. En France, on peut citer l’Inra, l’Inserm ou la biotech labégeoise Dendris parmi ses partenaires. Concepteur et fabricant, Innopsys emploie 26 personnes aujourd’hui, dont 12 à la R&D. « Nos principaux concurrents sont deux grosses structures américaines. Mais nous parvenons à nous différencier par la diversité de notre gamme : 7 produits, du basique au plus haut-de-gamme avec une lecture d’une très haute précision », explique Stéphane Le Brun, fondateur et dirigeant de l’entreprise qui annonce le lancement commercial de sa dernière machine dès 2020 :  InnoQuant, vendu à partir de 120 K€. Ce nouvel outil a nécessité cinq années de recherche et propose une nouvelle méthode d’analyse qui se rapproche de la microscopie pour l’imagerie des tissus biologiques : « avec notre technologie innovante de balayage laser, nous atteignons une meilleure dynamique du signal, ce qui est essentiel pour la recherche de biomarqueurs ou pour visualiser l’intérieur d’une cellule. »  Au total, environ 70 machines de 25 à 100 K€ sortent de l’atelier d’Innopsys chaque année. Celles-ci sont conçues et assemblées sur place, en Ariège.

Nimbus : futur levier de croissance
Parallèlement à ce lancement et à d’autres appels à projets en cours avec divers laboratoires comme le Laas-CNRS, le CNRS ou l’Inria à Rennes, la PME persévère sur son projet Nimbus. Cette activité avait été rachetée à la PME labégeoise Hemodia en 2016 et reste encore complexe à développer pour des raisons réglementaires.

Source :Entreprises Occitanie, Publié le 14 janvier, 2020 – 00:15 par jjaulerry@entreprises-occitanie.com

Antabio reçoit 4 millions d’Euros de CARB-X pour poursuivre le développement de son nouveau traitement des infections à Pseudomonas chez les patients atteints de mucoviscidose

Le premier jalon de la collaboration d’Antabio avec CARB-X, partenariat public-privé mondial dédié à la lutte contre l’antibiorésistance, dont les partenaires incluent BARDA, Bill Gates, Wellcome Trust, et les gouvernements britannique et allemand a été atteint avec succès.

Ce succès s’accompagne de la libération de la deuxième tranche de financement par CARB-X, soit 4.4 millions de $ (4 millions d’€ au change actuel) pour continuer le développement de notre traitement des infections chroniques chez les patients atteints de mucoviscidose.

Antabio reste à ce jour la seule entreprise française à avoir jamais obtenu un financement de CARB-X.

Labège, 2 janvier 2020. Antabio SAS, société biopharmaceutique spécialisée dans le développement de nouveaux traitements contre les infections multirésistantes classées prioritaires par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), annonce aujourd’hui qu’elle a reçu jusqu’à 4 millions d’Euros (4,4 millions de dollars US) dans une deuxième tranche de financement attribué par CARB- X, le partenariat public-privé global à but non lucratif dédié à la lutte contre la menace mondiale croissante des bactéries résistantes aux antibiotiques. Le financement est destiné à soutenir les prochaines étapes de développement du nouveau candidat-médicament d’Antabio pour le traitement des infections à Pseudomonas aeruginosa chez les patients atteints de mucoviscidose.
Cette nouvelle tranche, qui s’inscrit dans le financement CARB-X annoncé par la société en juillet 2017, sera utilisée pour faire progresser le programme Inhibiteur d’Elastase de Pseudomonas d’Antabio (« PEi ») jusqu’à la fin des études précliniques non-GLP. Ce financement supplémentaire reconnaît la réussite d’Antabio dans l’atteinte des jalons qui ont mené à l’identification d’un candidat préclinique au cours de la première phase du projet.
Le programme PEi d’Antabio vise à développer un produit inhalé qui sera utilisé en complément des traitements existants afin de réduire la sévérité des infections à Pseudomonas aeruginosa et de favoriser l’élimination de ces pathogènes. Le produit PEi cible l’élastase LasB, un déterminant clé de la virulence bactérienne qui contribue aux lésions tissulaires et à l’inflammation des poumons des patients infectés. Grâce à sa nouvelle cible et à son mécanisme d’action innovant, ce produit a le potentiel d’améliorer significativement l’efficacité des traitements existants pour les patients atteints de mucoviscidose.

(…)

Lire le communiqué de presse complet ici.