Chaque mois, un acteur de la vie économique locale nous livre son regard sur l’actualité, qu’elle soit toulousaine, nationale ou internationale. En mars, c’est Jean-Marie Courcier, directeur du site Chauvin Opsia (Bausch + Lomb), à Labège (63 personnes) depuis 2006 et président de Biomedical Alliance depuis 2014, qui s’est prêté à l’exercice.
Les salariées des Atelières, ex-Lejaby, cessent leur activité. « C’est une triste nouvelle, évidemment. Ces gens ont pris des risques pour reprendre leur entreprise et reconstruire l’activité autour d’un savoir-faire indéniable. Ils ont été très accompagnés, surtout au début, et pourtant, tout cela n’a pas suffi. Peut-être parce que gérer une entreprise ne s’improvise pas. Pour que ça marche, il faut trouver, au quotidien, l’équilibre entre la technique, la gestion et le commercial. Je ne sais pas ce qui leur a manqué mais je constate que, malgré les meilleures des intentions, il faut plus que du financier et de la communication pour sauver une entreprise… »
Premier contrat à l’export pour le Rafale de Dassault. « Cette histoire est symptomatique : en France, on invente et on sait faire des choses extraordinaires mais on oublie souvent de travailler les débouchés. On aide beaucoup l’innovation dans notre pays et c’est tant mieux mais est-ce qu’on donne assez aux start-ups les moyens de connaître leurs concurrents, leur marché ? »
Le gouvernement a recours à l’article 49.3 pour faire adopter la loi Macron. « Cette loi Macron me donne l’impression d’un 100 mètres haies. Si on enlève quelques haies, on va forcément plus vite. Après, on peut discuter sur les haies elles-mêmes mais faire passer des lois qui viennent en corriger d’autres, souvent adoptées sur de grands principes, cela me semble plutôt positif. Le problème en politique, c’est quand l’intérêt partisan l’emporte sur l’intérêt général et que personne ne veut admettre que des choses n’ont pas marché alors qu’en entreprise, on fait ça tous les jours : ça s’appelle l’amélioration continue ! »
Cisco va investir 100 M$ dans des start-ups numériques françaises. « Ne soyons pas naïfs : si Cisco met 100 M$ sur la table, c’est parce qu’il pense pouvoir en retirer plus. Mais rien que ça, c’est positif : qu’un acteur économique américain de cette taille croie en la France et le dise, ça mérite d’être relayé ! »
> Son parcours :
Né en 1961
Formé à la comptabilité à Grenoble et à la stratégie d’entreprise à Toulouse
Débute chez Eurotungstène Poudres, GSI et Bristol-Myers Squibb avant d’intégrer le groupe Chauvin en 1995
Rejoint Chauvin Opsia (racheté par Bausch + Lomb en 2001) à Labège en 1999
Source Le Journal des Entreprises – Midi-Pyrénées – Haute-Garonne – Mars 2015