L’île de France accélère la mutation de son économie de la santé

Le futur siège du programme européen Venture Centre of Excellence « santé » sera basé à Paris. Il va faciliter le financement des start-up et des entreprises du secteur, renforçant la position de l’Ile-de-France sur les technologies de santé, alors que l’industrie, elle, recule dans la région.

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, l’a annoncé mardi soir devant un parterre d’universitaires, chercheurs, d’entrepreneurs et d’investisseurs exerçant leurs activités dans le domaine de la santé et des sciences de la vie réunis à l’EIT Health Summit à Paris, au palais Brongniart. L’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT) et le Fonds européen d’investissement (FEI) ont choisi Paris pour localiser le siège de leur programme de financement des entrepreneurs du secteur, le Venture Centre of Excellence.

La région, qui accompagne cette installation à hauteur de 200.000 euros, accueille donc « un nouvel instrument financier destiné à des entreprises européennes du secteur de la santé. Il donnera à ces dernières les moyens de se développer, indiquent ses services. Outre la mobilisation d’une dizaine d’emplois, le Venture Centre of Excellence a vocation à devenir un puissant outil de rayonnement et d’attractivité pour la région, la France et l’Europe ».

On est certes loin des milliards de dollars investis aux Etats-Unis, mais ce Venture Centre of Excellence est significatif. Ce programme d’une durée de quinze ans sur la santé et les sciences de la vie est conçu et lancé par l’équipe parisienne de EIT Health France, pour le compte de l’organisation européenne EIT Health avec le FEI. Il est calibré pour attirer 2 milliards d’euros de transactions sur sa durée. Cela, en stimulant ou en favorisant les co-investissements et les relations sur les scènes européennes des start-up du secteur.

Enjeux stratégiques

Si la région mobilise ses forces, c’est que le secteur de la santé recèle pour elle des enjeux stratégiques. « Le secteur de la santé est en pleine mutation, bousculé par les avancées scientifiques, la concurrence mondiale, l’importance des données. L’Ile-de-France n’échappe pas à cette tendance. Le territoire est marqué par l’érosion des effectifs industriels, mais il a d’énormes atouts à développer, notamment du côté de l’intelligence artificielle sur laquelle il est très bien positionné », résume Valérie Constanty, auteur d’une récente étude sur le sujet au sein de l’Institut Paris Région.

Sur cette photographie figure au premier plan l’AP-HP, employeur francilien numéro un du secteur. Elle mène 4.500 projets de recherche et détient 825 portefeuilles de brevets actifs. Plus largement, l’industrie de la santé emploie 56.000 personnes, dont 30.000 dans le commerce de gros de produits pharmaceutiques. Dans le domaine de la pharmacie, l’Ile-de-France se classe au premier rang européen par le nombre d’entreprises .

La filière est organisée autour de quelques gros pôles : 20.000 personnes travaillent dans les Hauts-de-Seine, 9.600 dans le Val-de-Marne, 6.000 dans les Yvelines. L’Essonne commence à émerger. Paris concentre les incubateurs et les start-up. Deux pôles ont émergé, l’un autour de Genopole à Evry (2.500 salariés) et le second autour de Paris-Saclay , qui concentre 15.000 salariés, des équipements majeurs et 130 établissements. Le laboratoire Servier (600 chercheurs) s’y installera en 2022.

« Malgré la dynamique entrepreneuriale, le nombre d’établissements ainsi que les effectifs salariés du coeur de la filière santé ont baissé de façon quasi continue entre 2007 et 2017 », relève cependant l’étude, soulignant que « 4.500 emplois, soit 7,5 % des effectifs, ont été perdus sur cette période, et 87 établissements ». Le secteur des biotechnologies s’en sort en revanche très bien – 200 entreprises – : en dix ans, le nombre d’emplois en R&D (2.100) a doublé. Les espoirs sont également placés du côté de l’IA. « Présence d’un ‘Health Data Hub’, excellente réputation de la France pour la protection et la qualité des données, très grande expertise en IA : l’Ile-de-France est théoriquement bien positionnée pour prendre sa place dans ce marché mondial », rappelle Valéry Constanty.

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Source : Les Echos, Publié le 6 déc. 2019 à 7h00

Par Laurence AlbertDominique Malécot

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