Avec 1,2 million de cas en France, et 47 millions dans le monde, la maladie d’Alzheimer est un véritable fléau, pour lequel il n’existe aucune pilule miracle. Aujourd’hui, les médecins prescrivent des traitements symptomatiques et usent de stratégies non-médicamenteuses contre la maladie, mais les effets sur les patients restent limités.
Mais à Montpellier, la start-up REGEnLIFE, hébergée par l’incubateur Bic, ouvre de nouvelles perspectives prometteuses : cette jeune entreprise, composée de 7 salariés, a mis au point une toute nouvelle technologie innovante qui a tapé dans l’œil du CHU.
Des effets concluants sur les souris
Doté d’un casque doublé d’un plastron abdominal, le patient atteint de la maladie d’Alzheimer reçoit pendant plusieurs minutes par jour des émissions spécifiques, à des endroits stratégiques du fonctionnement de la mémoire, du langage ou de l’orientation, qui visent à agir au cœur des cellules. L’objectif est de permettre une protection neuronale, et éviter une dégénérescence.
« Sur le modèle animal que nous avons testé, nous avons réussi à normaliser les paramètres de la mémoire à court et à long terme », indique Guillaume Blivet, le dirigeant et cofondateur de REGEnLIFE. « Chez les souris, cela a également eu un effet sur les autres lésions causées par la maladie d’Alzheimer », ajoute le médecin Audrey Gabelle, responsable de l’équipe médicale du Centre Mémoire de ressources et de recherche du CHU de Montpellier.
« Du confort supplémentaire pour le patient »
Cette étonnante technologie fait appel à des principes issus des sciences physiques, la photobiomodulation. Les stimulations photoniques, électriques ou magnétiques, sont de nouvelles pistes thérapeutiques dans la recherche pour traiter la maladie d’Alzheimer. « C’est du confort supplémentaire pour le patient, car ce sont des méthodes non-invasives, qui ne nécessitent aucune intervention chirurgicale », note Guillaume Blivet.
Au CHU de Montpellier, 64 patients, âgés de 55 à 85 ans, atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade léger à modéré, vont tester cette technologie. Ils bénéficieront de séances quotidiennes, cinq jours par semaine pendant deux mois, avec le dispositif mis au point par la start-up montpelliéraine.
Les résultats seront connus d’ici un an et demi. S’ils sont positifs, de nouvelles études, orientées sur les stades précoces de la maladie et chez les sujets à risque de développer la pathologie, seront menées. Si, au terme de cette batterie de tests, le dispositif s’avère concluant, cela « présage d’une nouvelle prise en charge potentielle d’Alzheimer », confie Audrey Gabelle.
Source « 20 Minutes » – 27 septembre 2018