Les 7 bonnes raisons pour l’Europe de changer de stratégie économique vis à vis des Biotechs innovant dans la recherche sur la résistance aux antimicrobiens

La pandémie en cours a souligné la nécessité d’anticiper les futures crises sanitaires. À cet égard, BEAM Alliance, association représentant plus de 60 petites et moyennes entreprises biotechnologiques européennes innovant dans la recherche sur la résistance aux antimicrobiens et ses partenaires mondiaux appellent à de nouveaux modèles d’incitation économique pour s’attaquer rapidement au problème croissant de la résistance aux antibiotiques.

BEAM Alliance a identifié 7 bonnes raisons pour l’Europe de changer de stratégie économique vis à vis des Biotechs innovant dans la recherche sur la résistance aux antimicrobiens  (AMR):

1. Les travaux de surveillance en cours ont mis en évidence l’essor mondial de la résistances aux antimicrobiens, indiquant le risque d’épidémie à tout moment, comme déjà expérimenté avec le gène NDM-1 résistant aux antibiotiques.

2. L’accès limité aux médicaments, bien que cela affecte plus de pays à revenus faibles et intermédiaires que l’Europe, peut conduire à une mauvaise utilisation des médicaments disponibles et, à son tour, à une augmentation de la résistance qui peut se propager davantage dans le monde.

3. L’approvisionnement en antibiotiques génériques peut connaître des pénuries.

4. Moins de 5% de capital-risque dans la R&D pharmaceutique a concerné le développement des antimicrobiens entre  2003 et 2013 (AMR Review, 2016) alors que les besoins de santé publique sont non satisfaits. 

5. Le domaine de la résistance aux antimicrobiens suscite actuellement très peu d’intérêt, malgré l’urgence sanitaire qu’elle représente. En conséquence, la valorisation des entreprises biotech AMR a atteint des niveaux bas sans précédent.

6. Dans le cadre réglementaire actuel les antimicrobiens sont souvent testés dans des essais de non-infériorité (ndlr :La relation dose-effet des antibiotiques étant « plate » et les essais étant peu sensibles car incapables de discriminer 2 niveaux de dose ou 2 stratégies d’administration)  conduisant à des situations complexes lors du processus de valorisation des prix.

7. Enfin, l’un des principaux risques environnementaux associé à la fabrication, la consommation et les rejets pharmaceutiques sont la croissance et propagation de la résistance aux antimicrobiens.

Le développement des produits AMR fait donc face à une série de défis, expliquant en partie pourquoi si peu de composés sont arrivés sur le marché au cours des dernières décennies. Cela ne changera pas l’avenir si rien n’est fait, et il risque de s’aggraver.
Cette situation alarmante nécessite une réponse rapide et globale de l’UE.

BEAM Alliance appelle ainsi à un ensemble pratique de solutions à inclure dans la future stratégie pharmaceutique européenne, pour permettre à l’Europe de jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et la survie de cet écosystème industriel stratégique, composé principalement de PME.

Traduction issue du document publié le 10/07/20 par Beam Alliance « BEAM Alliance’s Reflection paper on the EU Pharmaceutical Strategy Roadmap ».

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https://beam-alliance.eu/

 

Avec NativeSkin, Genoskin vend des échantillons de peau humaine encore vivante sur internet

La société toulousaine Genoskin lance la commercialisation en ligne d’échantillons de peau humaine encore vivante, issus des opérations de chirurgie esthétique. Ces kits sont utilisés à des fins de recherche pour l’industrie cosmétique et pharmaceutique comme alternative à l’expérimentation animale. En forte croissance, la startup va recruter une dizaine de personnes à Toulouse et dans son unité de production à Boston.

Donner une seconde vie à la peau humaine pour faire avancer la recherche, c’est l’ambition affichée par Genoskin. Cette société toulousaine a été fondée en 2011 par Pascal Descargues, auparavant chercheur dans le domaine des maladies génétiques de la peau.

Ayant beaucoup travaillé sur des animaux pour ses expérimentations, il a imaginé un gel spécial dans lequel la peau humaine peut être maintenue en vie pendant sept jours et ainsi subir des tests d’efficience de médicaments ou de toxicologie pour les cosmétiques. Genoskin récupère des restes de peau issus d’opérations de chirurgie plastique auprès d’une vingtaine d’hôpitaux et de cliniques en France. Elle les transforme en kits prêts à l’emploi depuis ses locaux au sein du Centre Pierre Potier, à l’Oncopole de Toulouse. La jeune société dispose également depuis mai 2018 d’une unité de production aux Etats-Unis, dans la banlieue de Boston.

Après avoir séduit déjà de grands noms de l’industrie cosmétique (L’Oréal, Estée Lauder, Yves Rocher, le géant japonais Shisheido) et pharmaceutique (Colgate, Unilever), Genoskin veut passer à la vitesse supérieure.

Lire l’article dans son intégralité.

Source : La tribune Occitanie – Florine Galéron- Toulouse, 02/09/20

Appel à projets de soutien à l’investissement dans des secteurs stratégiques pour la résilience de l’économie française

Si vous avez un projet d’investissement industriel dans la production de produits de santé tels que médicaments, dispositifs médicaux (DM), diagnostic in vitro (DMDIV), composants stratégiques, y compris ceux liés à la Covid-19, l’appel à projets de soutien à l’investissement dans des secteurs stratégiques pour la résilience de l’économie française est ouvert du 31 août au 17 novembre 2020 à 12 heures.

 Fonds de soutien à l’investissement industriel crée par le Ministère de l’économie, de la finance et de la relance.

Contactez BIOMED Alliance (contact@biomedalliance.fr) si vous êtes intéressé afin d’évaluer si votre projet peut prétendre à cet appel à projets.

Lire l’appel à projet

Télécharger le cahier des charges

Echec de la phase 3 pour Kevzara (Sanofi) contre le Covid-19

Sanofi annonce aujourd’hui que l’essai international de phase III évaluant Kevzara® (sarilumab) administré par voie intraveineuse à une dose de 200 mg ou de 400 mg à des patients hospitalisés pour une forme sévère ou critique de COVID-19 n’a pas atteint son critère d’évaluation principal ni secondaire, comparativement au placebo et, dans les deux cas, en plus des soins hospitaliers habituels.

Cet essai randomisé a inclus 420 patients et a été mené en dehors des États-Unis, à savoir en Argentine, au Brésil, au Canada, au Chili, en France, en Allemagne, en Israël, en Italie, au Japon, en Russie et en Espagne (86 patients dans le groupe placebo, 161 dans le groupe 200 mg, et 173 dans le groupe 400 mg).

« Bien que cet essai n’ait pas donné les résultats que nous espérions, nous sommes fiers du travail accompli par l’équipe qui en a eu la charge pour approfondir nos connaissances sur l’utilisation potentielle de Kevzara dans le traitement de la COVID-19 », a déclaré le docteur John Reed, Ph.D., Responsable Monde de la Recherche et Développement de Sanofi. « Dans des moments comme celui-ci, la conduite d’essais cliniques bien conçus et contrôlés permet de recueillir les données et connaissances dont la communauté scientifique a besoin pour prendre des décisions fondées sur des données factuelles. Sanofi s’engage à contribuer à la lutte contre la pandémie mondiale de COVID-19, en particulier en développant des candidats-vaccins qui pourront être fabriqués à grande échelle. »

Bien que non statistiquement significatifs, les résultats numériques font observer une réduction tendancielle de la durée de l’hospitalisation, ainsi qu’une accélération du délai écoulé jusqu’à ce qu’une amélioration clinique soit observée, telle que mesurée par une amélioration de 2 points sur une échelle à 7 points, par rapport au score de départ. De plus, une réduction tendancielle de la mortalité a été observée dans le groupe de patients présentant une forme critique de COVID-19 – ce qui n’a pas été le cas dans le groupe de patients présentant une forme sévère de la maladie. Enfin, au cours des deux premières semaines de traitement, le délai écoulé jusqu’à la sortie de l’hôpital a été écourté de 2 à 3 jours (résultat non statistiquement significatif) chez les patients traités par Kevzara.

Entre 26 % et 29 % des patients traités par Kevzara et 24 % des patients traités par placebo ont présenté des événements indésirables graves. L’incidence des événements indésirables mortels s’est établie à environ 10 % dans les trois groupes de traitement. Des infections graves (en particulier des pneumonies liées à la COVID-19) ont été observées chez 11 % à 13 % des patients traités par Kevzara et chez 12 % des patients traités par placebo.

Des résultats détaillés seront soumis à une publication scientifique avec comité de lecture dans le courant de l’année. Pour l’heure, ni Sanofi ni Regeneron ne prévoient la conduite d’autres études cliniques sur Kevzara dans le traitement de la COVID-19.

Lire le communiqué de presse dans son intégralité