PLONGÉE AU CŒUR DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE DES LABORATOIRES PIERRE FABRE

En 2001, le célèbre pharmacien Pierre Fabre (fondateur du groupe pharmaceutique éponyme), a décidé de créer un conservatoire botanique non loin de sa ville natale, à Castres (Tarn). Jean-Gabriel Fouché, le directeur des lieux, nous a ouvert les portes de ce sanctuaire floral encore interdit au public. Reportage.

Jean-Gabriel Fouché est le directeur du conservatoire botanique Pierre Fabre à Soual, depuis son ouverture, il y a 21 ans. (Crédits : Rémi Benoit)

Derrière le site industriel massif de dermo-cosmétique à Soual (à quelques kilomètres de Castres), se trouve une maison de maître du XIXe siècle entourée d’un parc de six hectares, dont quatre de jardins à la française. C’est ici qu’a été construit le conservatoire botanique du Bosc dal Mas en 2001, à la demande de Pierre Fabre lui-même. Concept inédit pour l’époque, le conservatoire reste encore aujourd’hui innovant car ces derniers sont rares dans l’industrie pharmaceutique, selon l’entreprise (qui pesait 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018).

Le bureau de Pierre Fabre, à l’intérieur de la maison de maître. (Crédits : Rémi Benoit)

Depuis son ouverture, Jean-Gabriel Fouché, scientifique spécialisé en physiologie végétale, dirige ce lieu destiné à la sauvegarde et la conservation de la biodiversité, mais également à la recherche pharmaceutique.

« Préserver les espèces, c’est notre travail de tous les jours. Quand la plante entre à l’institut botanique, nous la traçons jusqu’à la fin de sa vie, nous savons où elle va et dans quel service elle va être travaillée. Normalement, l’industrie ne demande une traçabilité que sur les produits finis. Ici, nous en avons une sur la totalité de la recherche », explique Jean-Gabriel Fouché.

Droguier du XIXe siècle qui renferme 245 drogues à base de plantes. (Crédits : Rémi Benoit)

 

PLUS DE 1200 ESPÈCES REPRÉSENTÉES

Actuellement, 254 000 espèces végétales ont été recensées dans le monde, dont plus de 60 000 espèces menacées. À titre de comparaison, dans le conservatoire botanique du Bosc dal Mas, plus de 1 200 espèces végétales sont aujourd’hui représentées dont 40% sont menacées.

Les cinq jardiniers œuvrent dans le jardin et dans les serres pour entretenir plantes toxiques, aromatiques, voire même des légumes ou des fruits. Afin de confectionner ses produits, le groupe Pierre Fabre utilise plus de 200 espèces végétales. Pour ce faire près de 11 000 espèces végétales et près de 20 000 échantillons de plantes sont étudiés dans le cadre de programmes de recherche. Le conservatoire Bosc dal Mas travaille avec « un gros réseau de jardins botaniques en France et à l’étranger, pour échanger du savoir et du matériel végétal ».

Le jardin botanique du conservatoire où l’on peut retrouver des espèces comme la Bourrache, dont l’huile grasse est utilisée en cosmétique. (Crédits : Rémi Benoit)

Les cinq jardiniers œuvrent dans le jardin et dans les serres pour entretenir plantes toxiques, aromatiques, voire même des légumes ou des fruits. Afin de confectionner ses produits, le groupe Pierre Fabre utilise plus de 200 espèces végétales. Pour ce faire près de 11 000 espèces végétales et près de 20 000 échantillons de plantes sont étudiés dans le cadre de programmes de recherche. Le conservatoire Bosc dal Mas travaille avec « un gros réseau de jardins botaniques en France et à l’étranger, pour échanger du savoir et du matériel végétal ».

Deux jardiniers désherbent dans la serre tropicale. (Crédits : Rémi Benoit)

Le 6 juillet 2010, le conservatoire a reçu un agrément international pour la procédure « étiquette » dans le cadre de la Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), une procédure qui facilite les échanges entre scientifiques et institutions scientifiques engagés dans des actions de recherche, de conservation et de préservation de la diversité végétale et animale. Il est devenu ainsi la quatrième institution scientifique et le premier organisme français privé à obtenir cet agrément.

 

TROIS SERRES

Ces espèces sont réparties à l’intérieur de trois grandes serres placées à l’arrière de la maison, tout près du laboratoire in vitro (qui aide également à la conservation des plantes en les multipliant) et du jardin botanique. Hormis quelques plantes qui rentrent dans la composition de certains médicaments, la plupart des plantes conservées sur le site n’ont aucune vertu connues à l’heure actuelle. C’est avant tout la conservation et l’étude de la manière dont poussent les espèces qui priment.

Jean-Gabriel Fauché à l’intérieur de la serre tropicale. (Crédits : Rémi Benoit)

Une première serre est dédiée à l’observation de la biodiversité tropicale humide, où l’on retrouve des arbres comme le Ylang Ylang dont l’huile est extraite pour l’aromathérapie ou la parfumerie. Une deuxième serre est dédiée aux milieux tropicaux secs où une majorité d’espèces provenant de Madagascar sont représentées. La troisième serre, quant à elle, est utilisée pour la multiplication des plantes.

« Nous avons une serre qui sert à la multiplication des plantes, afin d’envoyer suffisamment d’échantillons végétaux à la recherche. Pendant ce temps, une fois que l’échantillon est envoyé, nous essayons de savoir comment multiplier la plante de manière intensive pour pouvoir la cultiver dans le futur », explique le scientifique.

La liane de Jade, originaire des forêts de Philippines, est une espèce menacée pollinisée par les chauves-souris. (Crédits : Rémi Benoit)

 

Aujourd’hui, le groupe Pierre Fabre compte 6 300 collaborateurs en France dont 40% dans le Sud-Ouest (premier employeur du Tarn), tandis que 200 hectares de terres agricoles sont consacrés à son agriculture biologique dans le Tarn. Bien que jusqu’à présent, les portes du conservatoire botanique ne se soient ouvertes qu’aux professionnels, le directeur laisse envisager une possible ouverture au public dans les années à venir.

Source: La Tribune – 12 06 2019, CLOTHILDE DOUMENC

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